Dans les temps anciens, des femmes savantes vivaient en harmonie avec la nature, initiées aux mystères des plantes, des pierres et des cycles cosmiques. Guérisseuses, visionnaires ou prêtresses, elles étaient vénérées pour leur savoir ancestral, fruit de traditions orales remontant à la préhistoire. Cette mémoire primordiale, qui relie les sociétés humaines aux forces de la Terre et du ciel, constitue le socle d'une histoire de la magie profondément enracinée dans la culture des peuples.
Or, ce même savoir a été, à partir du Moyen Âge, redéfini comme hérésie. La montée en puissance des institutions religieuses, la centralisation du pouvoir, la peur de l'invisible et la volonté de contrôler les corps et les esprits ont peu à peu conduit à l'élaboration d'un discours démonologique. À travers les grands procès, les traités et les récits arrachés sous la torture, Histoires de la sorcellerie met en lumière les logiques sociales et politiques qui ont transformé ces figures respectées en sorcières malfaisantes, traquées et suppliciées.
Pour comprendre comment la peur de l'inconnu a façonné l'histoire des imaginaires occidentaux et comment la sorcellerie, loin d'être une survivance, continue aujourd'hui de poser des questions fondamentales sur notre rapport au savoir, au pouvoir et au sacré.
Auteur une douzaine d'ouvrages (Enquêtes sur des mystères comme le Triangle de la Burle, ou le Moulin de Perbet, romans, recueils de nouvelles et contes), ancien responsable d'un cinéma, aujourd'hui professeur d'arts plastiques au collège, Renaud Benoist est né en région parisienne, puis a vécu dans la plaine du Forez, avant de retrouver ses racines en Auvergne et plus particulièrement en Haute-Loire, région ou il puise son inspiration depuis plus de trente ans.